Lettre d’information #6

360 logements à construire en plein centre-ville de Concarneau !
Les projets d’urbanisme de l’équipe municipale, récemment dévoilés au public, sont d’une ampleur sans précédent à Concarneau. La ville que nous connaissons sera définitivement défigurée, centrée par deux cités-dortoirs, presque contigües, qui sépareront définitivement le « centre-ville » et le quartier des plages. Sous prétexte de répondre à une mesure législative visant à « limiter l’étalement des villes », la ville de Concarneau s’apprête à construire en plein centre deux « quartiers » de banlieue.
Voisins de quelques centaines de mètres, le quartier de la gare et le quartier « Foch » devraient être intensément urbanisés, ce qui devrait considérablement transformer l’aspect, l’esthétique, et la vie quotidienne dans notre ville.
Pour avoir organisé ou participé à plusieurs réunions avec les élus, Asso-Cornouaille a acquis la conviction que ceux-ci sont animés par l’obsession de densifier l’urbanisation à Concarneau, partout où cela est possible. Les propos tenus récemment par le gérant d’Archipole, qui à notre connaissance n’est ni un élu, ni un responsable administratif, confirment par les éléments de langage utilisés (« combler les dents creuses », « construire la ville sur la ville », densifier le centre-ville au maximum », « obéir aux injonctions du législateur », …) que c’est l’intérêt financier des bureaux d’étude et des promoteurs qui dicte la politique immobilière par la manipulation de certains de nos élus. Rappelons que le législateur n’a aucun pouvoir pour obliger un maire à construire sept immeubles collectifs et six maisons sur 5000 m² d’espace public, dont la moitié d’espace naturel!
Pourquoi un tel zèle dans une petite ville comme Concarneau?
Les grandes métropoles, vraies cibles de la loi ALUR, cherchent toutes les moyens de réduire la circulation automobile (Paris, Nantes, Strasbourg, …). Concarneau fait le contraire. Les grandes villes encouragent le maintien des espaces verts, en créent partout où c’est possible (Grenoble, …). Concarneau veut construire sur la moindre parcelle (cf. le jardin du Dorlett, le secteur Foch, rue Victor Hugo, …). Les grandes villes préservent leur passé architectural. Concarneau le démolit (Maisons Harel, Fournier, Affaires Maritimes, Auguste Dupouy, …).
De quel droit le gérant d’Archipole se permet-il d’accuser les habitants qui ont choisi de vivre à Concarneau de ne penser qu’à leurs intérêts particuliers lorsqu’ils souhaitent préserver les espaces naturels, réhabiliter plutôt que détruire, créer des lieux d’activités et de vie, déconcentrer l’habitat en refusant la construction de nouvelles cités, privilégier les constructions de faible hauteur.
Quelle loi d’ailleurs interdit aux citoyens de défendre leurs intérêts particuliers, qui, s’ils sont communs, deviennent par essence des intérêts collectifs?
Pour la petite histoire, il convient de rappeler qu’une enquête publique arrêtée par le Maire sur le quartier « Foch » avait été menée en 2016, et que les conclusions du commissaire-enquêteur, largement inspirées des contributions du public, majoritairement des riverains, avaient été clairement défavorables au projet. Malgré cet avis consultatif défavorable, la municipalité souhaite maintenir son projet, et a décidé de mettre en œuvre une plateforme de contribution en ligne à disposition de la population.
Voilà une occasion unique pour la population d’exprimer ses souhaits pour l’avenir de notre ville, car ces deux projets de grande ampleur la marqueront pour des décennies. Asso-Cornouaille, qui s’est donnée pour objectif de préserver notre ville d’une urbanisation irraisonnée, incite tous les Concarnois à participer massivement à cette contribution populaire en exprimant clairement leurs choix.
Quels sont ces choix?
- une intensification considérable de la circulation automobile (450 véhicules supplémentaires de résidents au centre de la ville), ou une circulation apaisée, limitée, lente et régulée;
- la construction de 22 immeubles collectifs dans le centre-ville et à proximité des plages, si l’on inclut la rue de Courcy, ou le maintien d’une ambiance côtière aérée, de villas et petites maisons avec des jardins;
- la disparition du plus grand espace vert du centre-ville, il y a peu centre aéré pour nos enfants, si apprécié de tous, remplacé aujourd’hui par une cour sans âme bientôt entourée de chantiers, ou l’organisation judicieuse d’un espace de vie collective, culturelle, artistique, mêlant nature, services publics, un nombre limité de logements, et quelques commerces et lieux de rencontre dans une ambiance de jardins arborés;
- la démolition pure et simple d’un des symboles de la ville, l’ancien lycée, remplacé par un immeuble moderne insipide jumeau de ses futurs voisins, ou sa réhabilitation par un architecte choisi sur concours, sur un projet inventif conciliant une rénovation interne résolument moderne avec le classicisme du bâtiment existant;
- faire ressembler le quartier Foch au centre ville, où les constructions peuvent atteindre 17m de hauteur (Zone Ua), ou le laisser ressembler au quartier des plages, où elles restent limitées à 14m (Zone Ubb).
Il est impératif et urgent (il reste 12 jours!) de participer à la concertation numérique sur le quartier Foch.
Apportez vos idées sur les futures constructions, les espaces verts, les équipements et services, la circulation. Cette concertation numérique se termine le dimanche 23 avril.
Lien direct : http://www.concarneau.fr/ville/vie-quotidienne/urbanisme-60/concertation-numerique-quartier-foch